À la fin du 18e et durant le 19e siècle, l’embryologie est devenue un sujet de la plus haute importance lorsque les naturalistes ont compris que toutes les étapes embryonnaires allaient du plus simple au plus complexe et qu’elles semblaient, au moins chez les Vertébrés, passer par des formes rappelant celles de leurs ancêtres. Bien que cette conception ait été critiquée, elle demeure toujours d’actualité, car elle conforte une vision évolutionniste de la vie.

2.4.1 – Les principes

Le parallélisme et la loi de Meckel-Serres

Déjà les Grecs, tel Aristote, avaient reconnu un certain parallélisme entre les différents stades du développement embryonnaire et les organismes classés selon leur degré de complexité dans ce que l’on appellera plus tard la Scala naturae ou l’Échelle des êtres (voir les sections 4.1.1 : « Le fixisme dogmatique », 4.1.2 : « Une théorie philosophique : l’essentialisme », et 4.1.3 : « Le transformisme lamarckien »). Au XIXe siècle, des études sur ce parallélisme ont été publiées par l’Allemand Johann Friedrich Meckel (1781-1833), en particulier, dès 1811, dans son article Entwurf einer Darstellung der zwishen dem Embryo zustande der höheren Tiere und dem permanenten der niederen stattfindenden Parallele (« Esquise d’une représentation du parallèlisme existant entre les états embryonnaires des animaux supérieurs et les états permanents des inférieurs ») dans lequel il constate des ressemblances de complexité croissante entre des caractères embryonnaires d’organismes « supérieurs » et des traits permanents d’organismes « inférieurs ».

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